Un enjeu fondamental pour l’interprète en danse est de s’adapter au passage d’un univers chorégraphique à un autre, d’une esthétique et écriture à une autre, d’un.e chorégraphe à un.e autre. Ce contexte l’amène à se fondre dans les « attentes » du chorégraphe tout en affirmant son identité chorégraphique, et, sans paradoxe, venir enrichir le propos même de l’œuvre chorégraphique et de sa propre danse.

Ces capacités d’adaptation doivent s’exprimer aussi bien dans des répertoires dynamiques de signature motrice, de présence, d’interprétation, d’inventivité dans le contexte d’urgence et d’imprévisibilité de la création et de la scène. Elles doivent répondre à l’exigence et l’excellence demandées de manière explicite et implicite aux danseur·se·s aussi bien dans un contexte collectif qu’individuel.

C’est dans la notion de plasticité chorégraphique que j’intègre cette capacité globale d’adaptation de l’artiste interprète au contexte chorégraphique à partir de sa singularité.

Mon hypothèse de travail est que la méthode Feldenkrais (MF) peut-être un terreau favorable non seulement pour enrichir le potentiel fonctionnel de l’artiste interprète, mais aussi son potentiel artistique et ainsi l’ensemble des composantes de sa plasticité chorégraphique.

Ce projet prend naissance dans mon expérience vécue, comme artiste chorégraphique auprès de plusieurs chorégraphes, et comme praticienne et assistante formatrice de la méthode Feldenkrais auprès de publics variés, dont de nombreux.ses artistes.
Ma réflexion concerne la plasticité chorégraphique et la manière dont l’interprète peut en être acteur en mobilisant d’autres outils, tels que la méthode Feldenkrais.

Cette recherche, soutenue par le centre national de la danse, me donne l’opportunité d’évaluer expérimentalement l’apport de l’outil Feldenkrais au sein du parcours vécu de l’interprète, depuis sa formation, sa professionnalisation à sa reconversion.
Cette recherche viendra enrichir mes deux communautés d’appartenance – la danse et la méthode Feldenkrais, avec le soutien de structures chorégraphiques, somatique et universitaires*.